Quand je me réveille au milieu de la nuit, je ne suis pas seule. Dans mon lit, il y a quelqu’un qui ronfle. Et dans ma salle de bain le matin, il y a de l’after shave et du gel douche mentholé. Bref, je vis avec un homme.
Même que ça fait 12 ans que ça dure. C’est du sérieux.
Pourtant, lorsqu’il s’agit de le désigner face à des inconnus, je suis toujours gênée. La difficulté que je rencontre alors ne concerne pas la nature de note relation mais plutôt la manière de la désigner.
Cette question de vocabulaire ne se pose pas vraiment dans les couples mariés où il suffit de désigner l’autre comme son mari ou sa femme et zoupla tout est clair, pas besoin de se prendre la tête.
Mais quand on « vit dans le péché » (!) comme moi, ce n’est pas si simple. Pourtant cette question de vocabulaire est essentielle car l’appellation utilisée constitué pour notre interlocuteur un premier indicateur de la relation en question, en donnant une idée de son serieux, parfois même de sa longueur (longueur écoulée… voire même longueur à venir !).
Je vous propose donc d’examiner différentes possibilités et d’essayer de décoder quelle appellation correspond à quoi.
Mon copain : replaçons cette expression dans son contexte original. Vous : jeune fille en fleurs en attente de son premier baiser, lui : jeune ado boutonneux qui va vous larguer dans 3 semaines pour votre meilleure amie (et/ou votre sœur)… Vous voyez le tableau ?
Au delà de la 4ème, ou bien allez, soyons larges, on va dire du lycée, ce terme n’est donc plus approprié. Arrivé à 30 ans (ou presque) il est même carrément rédhibitoire. Au pire on vous jugera comme complètement immature pour avoir osé l’utiliser, au mieux on vous accordera le bénéfice du doute en pensant que vous utilisez probablement ce mot pour désigner celui qui est « seulement » un copain… ce qui peut créer des quiproquos qui vous obligeraient de toutes façons à utiliser un autre terme pour clarifier la nature de vote relation.
Mon petit ami : cette appellation aussi convenait à l’époque où vous aviez 12 ans, mais désormais vous avez grandi et vos fréquentations aussi… Donc à moins que vous ne fréquentiez un nain ou un mineur, choisissez un autre terme.
Mon ami : le « petit ami » a grandi, votre relation aussi. Vous avez évolué, c’est bien, votre vocabulaire s’est adapté, c’est super… Bon le problème c’est qu’il n’y a pas de plus grande source de quiproquo. Ami… comme dans « amoureux » ou comme dans « bon copain » ? Le doute est là. Et c’est encore pire qu’avec « Mon copain ». Votre interlocuteur restera probablement sur sa faim, sauf s’il a le culot de demander une clarification, ce qui est difficile pour lui sans passer pour intéressé. Mais peut-être avez vous sciemment joué sur l’ambivalence du mot ? A noter d’ailleurs que si vous êtes homosexuelle, à l’oral, personne n’entendra la différence entre « mon ami » ou « mon amie » et que cela vous permet de signifier que vous êtes en couple sans en dévoiler trop sur votre vie privée…
Mon amour ou Amour : ce terme ne doit pas sortir de votre intimité, sans quoi vous risquez d’une minute à l’autre de mourir sauvagement assassiné par la première personne célibataire que vous croiserez (et vous l’aurez bien cherché).
Chouchou, Kiki, Biloute… : (ou tout autre surnom ridicule) : ceci ne devrait jamais sortir de la sphère intime. Un peu de dignité, que diable !
Le père de mon enfant : ah ça, ça claque ! C’est hyper solennel et sérieux. Et en même temps cela pose surtout la relation entre le père et votre enfant. Cela ne signifie pas que vous avez toujours un lien avec votre moitié autrement que par le biais de votre enfant.
Mon compagnon : cette appellation a un côté « Rox et Rouky » qui me dérange un peu… Mon (petit) compagnon pour moi… C’est mon chat. Et dans tous les cas j’ai l’impression que cette appellation désigne un copain de virée, un camarade avec qui on partage des aventures… Le point positif est que cela implique aussi une grande fidélité.
Mon Chéri : c’est joli, simple, ça évoque l’amour puisque vous « chérissez » littéralement celui que vous désignez ainsi. C’est d’ailleurs un peu trop fleur bleue pour être au goût de tous… On peut même trouver à ce terme une connotation trop possessive.
Et surtout moi je sais pas pour vous mais quand j’entends « mon chéri » j’ai tendance à entendre « mon chocolat noir fourré à la liqueur de cerise ». Pourquoi pas « mon Ferrero rocher » alors ?
Mon amoureux : c’est beau, c’est looooove (avec des gros cœurs roses partout). C’est aussi souvent le terme utilisé par les petits pour désigner celui ou celle avec qui ils ont échangé un premier bisou bien chaste au milieu du bac à sable. À vous de voir suivant l’état de votre relation… Mais vu de l’extérieur on peut penser que vous venez à peine de vous rencontrer, voire même que l’amoureux en question n’a même pas conscience de votre existence.
Mon mec ou Mon keum : avec ce terme on prend le contre-pied du vocabulaire fleur bleue, on se la joue rebelle décontract’… et en même temps cela donne un aspect moins sérieux à la relation. En plus, quand vous avez la trentaine, on peut vous accuser de jeunisme en vous entendant parler comme ça… Mon conseil : laissez béton le verlan.
Mon mari : quand vous employez ce terme sans être réellement mariée, vous signifiez par là que votre relation est aussi solide que celle des couples mariés officiellement.
Peut-être un désir caché de passer devant monsieur de Maire ?
Dans tous les cas votre « mari » à intérêt à être sur la même longueur d’ondes que vous sans quoi il risque de prendre ses jambes à son cou en vous entendant parler de la sorte !
Mon Fiancé : si vous venez de vous fiancer, pourquoi pas. Sinon, la remarque est la même que pour le « mon mari » utilisé de manière illégitime. Mais « mon fiancé » à un goût d’inachevé… et l’emploi de ce terme ne devrait qu’être que passager.
Mon prince : attention, surdose de guimauve et de chamallows en approche ! Être cucul à ce point ça ne pardonne pas au delà des 15 premiers jours de la relation (après on s’aperçoit que lui aussi, il pète au lit et mange ses spaghettis la bouche ouverte).
Mon concubin : cette appellation est très administrative, très froide. Où est passé le romantisme ? C’est presque comme si vous parliez de votre colocataire. Idem : « mon pacsé »… pitié !
Ma moitié : c’est romantique, cela évoque votre complémentarité parfaite et votre amour fusionnel. Malheureusement cela suggère aussi que sans lui vous n’êtes pas vraiment une personne à part entière.
Mon partenaire : oui mais encore ? Partenaire d’affaires ? de jeu ? …sexuel ? (et la tendresse bordel !?)
Mais en même temps ce terme dénote aussi une entente parfaite entre vous deux… Et rappelons que selon St. Exupéry, « s’aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction« …
Alors, quelle appellation préférez-vous ?
Mince je m’attendais à ce que tu nous donnes la réponse à la fin !
Personnellement, le mot que j’emploie dépend du destinataire (je pense que c’est surtout là que tout se joue ! en fonction de la personne à qui l’on s’adresse). Par exemple :
– entre amis, c’est mon copain, je suis sa copine
– quand mon beau-père m’a présentée aux grands-parents, il a dit que j’étais « l’amie » de son fils 😉
– quand je parle à des inconnus, c’est mon compagnon, je trouve que c’est assez juste : celui qui partage ma vie. Ce sont des inconnus, pas besoin d’évoquer les galipettes qu’on fait ! 😀
Après, on n’a pas d’enfant, j’ai 26 ans et lui est plus jeune (22) donc c’est particulier (faut que je m’adapte à ses amis de 19 ans!).
Tu as tout à fait raison, c’est vrai que le terme employé dépend aussi beaucoup de ton interlocuteur…
Ceci dit vu qu’il est plus jeune que toi, tu pourrais presque parler de ton « petit ami »… 😉
Ahah, non, quand même pas ! Je trouve que là ça ferait vraiment collège / puceaux ! ;p
Hum, bonne idée d’article (et très bon article, j’ai souri !) parce que c’est une question que je me pose souvent… Moi aussi, je pense que cela dépend de l’interlocuteur, si c’est des potes pas trop proches, je vais dire « mon copain » (bien que j’aie bientôt 31 ans, oups – bon, c’est pas grave, j’ai l’air d’en avoir 16), mais je dois dire qu’en effet, je trouve ça un peu ridicule. Sinon, avec des gens plus proches, j’ose le « mon amoureux » / « mon chéri » et parfois « mon homme », mais c’est un peu bizarre aussi. Et si c’est des gens que je ne connais pas, ce sera « mon conjoint » en général. Bref, aucune solution vraiment satisfaisante, en fait. Euuh, « l’homme qui partage ma vie » ? Nan…
Moi ce qui me gêne d’en l’emploi de périphrases telles que « l’homme qui partage ma vie » c’est que j’ai l’impression que je m’enfonce dans une explication maladroite quand je dis ça… alors que je ne dois d’explication à personne. Et en même temps aucun des autres termes n’est vraiment parfait non plus.
J’ai bien aimé ton article! Moi je le présente par son prénom, y’a bien un moment où les gens se rendent compte qu’on est ensembles après tout!
Simple et efficace à condition effectivement d’accepter d’en passer de temps en temps par la case « quiproquos » et « besoin d’expliciter par une explication plus longue et maladroite que prévu ».
Hahaha, j’espérais aussi une vraie réponse à la fin ! 😉
Comme toi, je suis aussi dans une longue relation (11 ans, pffiu) et nous ne sommes ni mariés, ni parents.
Avec les personnes qui me connaissent bien, j’utilise son prénom ou le diminutif de son prénom. Quand je le présente à quelqu’un qui me connait (genre collègue, copine) et le rencontre pour la première fois, j’utilise également son prénom.
Avec les personnes que je ne connais pas, j’emploie « mon compagnon ». Jusqu’à il n’y pas si longtemps, j’utilisais « mon copain » mais je me suis également dit que ça ne faisait pas très « sérieux ».
Que c’est compliqué tout ça ! 😉
Si je ne propose pas de réponse définitive c’est parce que je pense que chacun est libre de piocher le terme qui lui convient le mieux !
Pour ma part, j’ai tendance à favoriser « mon compagnon » (depuis que je me suis rendue compte que j’étais ridicule quand je disais « mon copain » ou « mon petit ami »…)
Ah Ah très bon article!
Comme dans les autres commentaires, je te dirai que son appellation dépends à qui je m’adresse.
Mon chéri à des amis, mon copain à des collègues, mon conjoint ou mon ami pour des gens que je ne connait pas, quelque chose de plus officiel. Et parfois, mon fiancé, car oui c’est mon fiancé, mais je trouve que ça fait un peut bisounours alors je ne l’utilise pas trop! Surtout que je ne sais pas trop quand on pourra se marier!
Moi j’avoue que j’aimerais beaucoup pouvoir dire « mon fiancé » mais comme on ne l’est pas… Et puis même si on l’était je ne sais pas si je n’aurais pas trop honte du côté bisounours de la chose comme tu dis pour pouvoir l’employer… (bref, jamais contente !)
Je préfère éviter les mièvreries en parlant de lui, alors c’est « mon mec » quand j’en parle aux copines qui connaissent la nature de notre relation, ou « mon compagnon » au boulot ou en présence de personnes que je ne connais pas trop.
J’aurais bien tenté le « mon pacsé », mais c’est très moche ^^
Je suis d’accord avec toi sur « mon pacsé », c’est vraiment la pire des appellations !!
Et pourquoi pas un simple « mon conjoint » ou « ma conjointe » ? Pour moi, ça implique le « on vit ensemble et pas en coloc’, c’est tout ce que tu as besoin de savoir ».
@Mademoizlle Geekette : J’ai une amie qui fut pacsée avant mariage qui aimait appeler son maintenant mari « mon pacsounet ». Ça a un certain charme, avec un peu de guimauve autour. 😉
Enfin ! J’attendais que quelqu’un souligne cet oubli. En effet en lisant les commentaires je me suis rendue compte que j’avais omis le pourtant très répandu « conjoint ». Et puis finalement je me dis que ce terme est quand même très proche de « mon mari » car il s’emploie principalement quand on est mariés… Mais cela reste une option tout à fait valable.
PS : moi « mon pacsounet » ça me fait penser à « mon Picsounet ». Donc personnellement je ne l’emploierai que si je sors un jour avec l’oncle Picsou.
Mon analyse rejoint la tienne et je dis « mon amoureux » en ayant pleinement conscience d’avoir l’air d’une écolière attardée. Mais c’est pas grave, je ne m’arrête pas à ce genre de détails.
Et devant ton banquier aussi ? Remarque ça passe ou ça casse : tu as une chance sur deux que les gens trouvent ça « trop mignon » 🙂
« mon partenaire de PACS » étant un peu long (et me donnant l’impression de souhaiter souligner être liée par un PACS ce qui n’est pas nécessairement le cas) j’opte, face à des gens qui ne connaissent pas « cette personne qui partage ma vie » pour « mon conjoint ». Ça fait sérieux et l’ambiguïté sur « mariée or not mariée » (qui ne regarde, d’ailleurs, absolument pas ces personnes qui ne le connaissent pas) reste entière.
J’ai plusieurs fois eu l’occasion d’apprendre à mes dépens que, dans le cadre professionnel, à presque 29 ans et après 8 ans de vie commune, le « mon copain » sonnait comme le mec d’un soir qui n’a pas sa place lorsqu’il s’agit de prendre des décisions professionnelles qui interfèrent sur la vie personnelle…
Restons neutres donc 🙂
Tu as mis le doigt dessus : quand j’ai écrit mon article, je pensais notamment au contexte professionnel. Quand on parle de « copain » ou « amoureux » on est souvent jugé comme pas sérieux, pas stable… C’est pour ça que je cherchais un mot plus approprié.
j’aime beaucoup l’idée du « cette appellation a un côté « Rox et Rouky » » mdrrrr
je suis dans la même situation que toi, depuis le même nombre d’années d’ailleurs ! et je n’ai toujours pas trouvé la bonne appellation…..
Atttends il en manque 1 : mon pacsé ! (le truc réel pour moi, mais que je n’utilise jamais…)
Si si je l’ai bien mentionné… avec « mon concubin »… En disant que je trouve ça trop froid. Pour moi c’est une des pires appellations.
Comme beaucoup, je varie en fonction du contexte. Mais j’utilise régulièrement « mon copain » ou « mon compagnon » (parce que perso, mon chat est mon « petit chat d’amouuuur » ^^).
En Belgique, il y a une variante : le cohabitant légal (sorte de PACS). Donc cela donne : Bonjour, je vous présente mon cohabitant légal! Hum glamour…
Je ne connaissais pas cette appellation de « cohabitant légal ». Je crois que c’est là pire du lot… ça me fait trop rire, je suis fan !!! Ça me donne vraiment envie de l’employer (au second degré 😀 )
La réponse est : « tout serait beaucoup plus simple si nos mecs se décidaient à nous épouser ! ».
En attendant tout dépend du contexte. Je dis souvent « mon copain » ou « mon compagnon ». Je déteste les appellations mielleuses. Même entre nous c’est rare alors en public…
Bref je reviens à ma cause perdue : épousez nous bordel ! 🙂
Mais oui, ce serait si simple ! Et après, on va dire que ce sont les filles qui sont compliquées…
Je comprends le dilemne. Je suis un homme marie depuis vingt ans et ma femme, pour moi, n’est pas ma femme. Elle est ma copine, mon amour, ma fiancee, ma cocotte, ma poulette, mais pas ma femme, c’est trop fermé. Une femme a mes yeux- je vous presente ma femme – ca enleve de la tendresse, ca suggere une routine ennyeuse, une certitude etablie denuee d’excitation.
Heureusement je vis au Danemark et j’ai l’avantage de pouvoir utiliser le terme « kæreste », qui veut dire tout sauf la femme etablie administrativement. Je vous presente ma kæreste, ma kæreste a dit, ma kæreste a fait. Quelle chance.
Evidement si je vivais de nouveau en France je dirais….que dirais-je donc?
Ma grosse – mais pour pouvoir dire ca decemment, il faut fumer des Gauloises sans filtre. Je ne fume pas.
Ma copine, ma louloute, ma cherie, ma moitie, non tous ces qualificatifs sont ou demodes ou stupides ou difficilement utilisables de maniere universelle.
Ma femme. Je ne vois pas vraiment comment eviter cet ecueil….
Je profite de votre commentaire pour enrichir mon article. Les appellations « ma cocotte, ma poulette, ma louloute » sont à ranger dans la même catégorie que « chouchou, biloute » = à n’utiliser que quand vous êtes tous les deux.
Quant à « ma grosse », c’est NON NON NON NOOOOOOON NOOOOOOOOOOOOOOON !
Je trouve « compagnon » très adapté, et si l’on oublie Rox et Roucky, qui m’évoque surtout une belle histoire d’amitié animalière, « compagnon » ne m’évoque rien de plus que « celui avec qui on partage le pain » pour une traduction exacte, et celui avec qui on partage sa route et sa vie dans le contexte qui nous intéresse. J’opte donc pour compagnon, et quelque fois dans un contexte plus officiel je dis « mon conjoint »