Aujourd’hui je vais prendre mon ton le plus solennel. Aujourd’hui, je vais évoquer un sujet sérieux, un sujet qui touche à la moralité : il s’agit de la différence entre le bien et le mal.
Et pour vous en parler, je vais revenir sur un élément douloureux de ma vie, un moment déterminant, dont l’issue, si elle avait été différente, aurait pu changer le cours de ma vie. Il s’agit du moment où j’ai failli mal tourner.
Arrivés à l’âge de 30 ans (ou presque), on sait tous faire la différence entre le bien et le mal. Cet apprentissage peut se faire de différentes manières : par l’éducation, ou encore par l’expérience. Mais peu importe la manière, le résultat est là : quand on atteint la trentaine, on a généralement fait un choix. Soit on a opté pour une vie rangée, suivant essentiellement le « droit chemin », soit on a choisi de vivre en marge de la société, suivant une voie plus obscure.
Ma part d’ombre
Pour moi, le choix n’a pas été si facile que ça. Au contraire, ma part d’ombre a bien failli l’emporter. Si j’ose enfin aborder aujourd’hui le méfait que j’ai commis, c’est parce qu’il y a prescription. Je crois aux erreurs de jeunesse et je veux croire au pardon.
Malgré tout, je compte sur votre discrétion. Et dans ma recherche de rédemption, je mise également sur votre clémence.
Il est des actes qui forgent notre personnalité. Des moments-clés de notre existence qui plus tard nous définissent. Celui que je vais vous décrire en fait partie.
Le jour où j’ai failli devenir une criminelle
C’est arrivé un samedi matin. A l’époque, je devais avoir 5 ou 6 ans. Ce jour-là, j’ai accompagné ma mère à la supérette du village pour y faire quelques courses.
C’est au moment de passer à la caisse que le drame s’est produit. J’ai profité d’un moment d’inattention de la caissière et du fait que ma mère avait le nez plongé dans son caddie pour m’emparer discrètement de l’objet de ma convoitise : un paquet de chewing-gums Hollywood à la fraise.
C’est là que mon destin a basculé. Du haut de mes 5 ans, je suis devenue… une voleuse. Une criminelle, sans foi ni loi.
Pour bien comprendre la motivation derrière mon crime, il faut se remémorer ce temps bien lointain que les moins de 20 30 ans ne peuvent pas connaître : le temps où les chewing-gums contenaient encore du sucre.
(Du vrai sucre)
(Beaucoup, beauuuucoup de sucre)
(Et un vrai bon goût de vraie fraise synthétique)
(Trop bon)
Si je vous précise cela ce n’est que pour fournir un élément de contexte et certainement pas pour minimiser la portée hautement répréhensible de mon geste.
Arrêt sur image
Malheureusement, mon crime, pourtant parfait en tous points, n’est passé inaperçu ni de la caissière, ni de ma mère. J’ai donc dû remettre mon butin à sa place sur le présentoir. Rouge de honte, j’ai été traînée hors du magasin par ma mère, furibonde.
Rétrospectivement, je me dis que cet épilogue a plutôt été en ma faveur. Car si ce crime initial était resté impuni, qui sait comment j’aurais évolué par la suite ?
Cette expérience a forgé mon caractère et m’a appris 5 grandes leçons sur la vie :
– le crime parfait n’existe pas
– le crime ne paie pas
– voler, c’est mal.
– voler, c’est encore plus mal quand on se fait chopper
– les adultes ont des yeux laser / des pouvoirs télépathiques hors du commun qu’il vaut mieux ne pas défier
Bilan des courses
La supérette a fait faillite et a fermé ses portes quelques mois plus tard (probablement par ma faute ?).
Au final, je n’ai plus jamais recommencé. D’ailleurs, j’aurais bien du mal à le faire : à chaque fois que je pourrais potentiellement être tentée de commettre par un larcin, mon visage devient rouge fluo et dans mon palais se fait ressentir comme un léger goût de fraise…
Et vous, quel genre de criminel(le)s êtes-vous ?
Excellent cet article, j’ai bien ri 🙂
#thuglife
Excellent ! J’ai commis exactement le même méfait, probablement à peu près au même moment que toi, sauf que moi, c’était des tic-tac, et que je me suis pas fait gauler… enfin pas sur le coup (et pourtant, j’avais pas dû être discrète du tout, je me souviens avoir galéré comme pas possible pour enfiler le paquet de trois boites de tic tac dans la poche de mon minuscule manteau), mais quelques jours plus tard quand ma mère les a trouvés dans un de mes tiroirs. La raclée que j’ai pris… moi non plus, j’ai plus jamais recommencé ^^ De toute façon, tout ce qui est voler ou mentir, ça me met très mal à l’aise, et je suis une bien trop piètre comédienne pour ça ^^ (tout pareil, le visage fluo, la voix incertaine, tout ça…)
Ah je reconnais bien là l’erreur de débutante ! Tu as commis ton méfait AVANT d’avoir réfléchi à la manière d’écouler la marchandise… tsss tsss
et moi un crayon de bois rose avec des coeurs, je m’en souviens encore, j’avais une dizaine d’années et j’ai pas osé remettre les pieds dans le magasin en question pendant des mois après lol
Une crayon de bois, carrément ? non mais attends, là on frise le grand banditisme !
Excellent ton article! Et très inspirant! ça me motive à fond pour poursuivre mon blog de jeune maman exilée en Lozère. Au plaisir de te lire!
Bon courage alors 🙂
Très drôle comme toujours. 🙂
J’ai volé un paquet de carambars quand j’étais petite. Le vigile a débarqué, mes parents se sont pris la honte et moi la rouste du siècle (en ce temps-là c’était encore autorisé). Depuis je rends même la monnaie quand la machine du péage m’en donne trop.
Décidément on a plein de choses en commun… On aurait presque pu finir copines de cellule !!!