Aujourd’hui je vais vous parler de quelqu’un avec qui j’entretiens depuis quelques années une relation très intime : il s’agit de mon cheveu blanc.
Je me souviens de notre première rencontre comme si c’était hier. Nos regards se sont croisés dans le miroir un jour de printemps, alors que j’étais encore loin des 30 ans. Il m’a fixée dans le blanc des yeux, je l’ai fixé dans le blanc du cheveu et j’ai su qu’entre lui et moi, c’était pour la vie.
Je t’aime, moi non plus
Oh, tout n’a pas toujours été rose entre nous, loin de là. Comme dans toutes les relations, nous avons connu des hauts et des bas. Lorsqu’il est apparu sur le sommet de mon crâne, je l’ai tout d’abord détesté. Je l’ai haï pour sa différence, pour son audace. J’ai un peu honte quand j’en parle aujourd’hui. Je l’ai pointé du doigt, je l’ai singularisé. Heureusement, il n’a jamais fléchi, il est resté tel qu’il était. Tel une Rosa Parks des temps modernes, il a réussi à s’imposer dans ma société capillaire, à faire évoluer ma mentalité.
Je dois même vous avouer avoir un temps considéré me débarrasser de l’importun en l’arrachant purement et simplement… mais il sait bien se cacher, le bougre. Il est plus aguerri aux techniques de camouflages que Rambo lui-même. Il suffit que je parte à sa recherche avec la ferme intention de lui nuire pour que le malin enfile son treillis et se fonde dans ma pampa capillaire…
Mon cheveu blanc à une grande force de caractère. Il n’hésite pas à affirmer sa différence. Alors que mes autres cheveux rentrent facilement dans le rang, lui, reste en permanence debout au milieu de cette foule à prêcher l’anticonformisme. Je pense que si mon cheveu blanc avait un sexe, il serait probablement gay. En tous cas, ce qui est sûr, c’est qu’il est complètement désinhibé. Il adore se faire remarquer. Il ne manque jamais une occasion de se balader torse-cheveu en se dandinant sur la raie principale. Pour lui, c’est tous les jours la grey pride sur ma tête.
Parfois, mon cheveu blanc sort en boîte et fait le kéké sous les éclairages ultra violets. On ne voit plus que lui. Oui, parce qu’en fait il faut avouer que le qualifier de « blanc », ce n’est pas lui rendre justice. Si je devais déterminer sa couleur exacte à l’aide d’un nuancier, ce qualificatif ne suffirait pas. Comme dans les vieilles pubs de lessive, il me faudrait trouver plus blanc que blanc. Sa robe est « blanc titane », voire même presque « blanc phosphorescent ». Un blanc fluo, qui brille de mille feux.
Moi qui me ruine en shampoings et masques en tous genre pour donner un peu d’éclat à ma chevelure, je dois avouer que j’envie son brillant immaculé.
Vous êtes peut-être en train de penser qu’il n’y a rien de plus banal que d’avoir un cheveu blanc à 30 ans (ou presque). Certaines vont même sûrement me dire qu’à ma place, elles ne feraient pas dans le sentiment et procéderaient sans ciller à l’extermination du fâcheux. Mais moi, je ne suis pas comme ça. Je suis l’amie des têtes.
Mon cheveu blanc… et ses potes
Le problème quand on tolère un squatteur c’est qu’il faut faire preuve d’une fermeté sans faille, sans quoi l’on risque de rapidement finir envahi. Malheureusement, c’est ce qui m’est arrivé. Je me suis laissée dépasser. Très rapidement, mon cheveu blanc s’est mis à ramener ses potes sur le dessus de ma tête. D’abord il en a ramené un, puis deux, et paf, le temps que je me rende compte de son petit manège, ils étaient déjà des dizaines à coloniser mon crâne. En quelques mois, ma tignasse est ainsi devenue le nouveau lieu branché où il faut être vu. Ma tête est un lieu de sortie plus prisé que le VIP room un samedi soir. Le dress code est simple, aussi efficace qu’épuré : venez en blanc.
Mon cheveu blanc et ses potes dansent et font la fête toute la nuit… Heureusement, tous ne supportent pas forcément bien les nuits blanches. Alors en général, j’arrive à les mater le lendemain matin. Je les cueille dès leur sortie de boîte et les serre avec un élastique. Certains sont encore un peu éméchés. Ceux qui sont rentrés plus tôt finissent par sortir de leur lit au milieu de la journée et s’étirent dans leur pyjama blanc en baillant copieusement. Parfois ça tient à peu de chose : un coup de clim et les voilà dressés sur mon crâne. Rendormez-vous les petits et laissez-moi travailler.
L’autre jour l’un d’entre eux m’a fait une frayeur : je l’ai senti se lever au milieu de la journée, alors que j’étais en pleine réunion de travail. Du haut de mon crâne, toisant de 10 bons centimètres le reste de l’assemblée, je l’ai senti s’étirer et j’ai cru qu’il allait se mettre à chanter « Au revoir, au revoir, Président ! ». Fausse alerte : il est juste resté planté là-haut, hagard et silencieux.
Heureusement d’ailleurs, car je suis sûre que si je vous avais dit qu’il s’était alors mis à chanter, vous m’auriez soupçonnée de vous raconter une histoire un peu… tirée par les cheveux.
Et vous, quel rapport entretenez-vous avec votre (vos ?) cheveu(x) blanc(s) ?
Hahahahaha ! « la grey pride », j’adore !
Moi je ne veux pas te parler de mes cheveux blancs. j’ai écrit un billet pour dire que j’en avais 4. Depuis, j’ai réalisé que j’en avais en fait beaucoup plus !
Je suis d’accord, ils se reproduisent comme des lapins (des lapins blancs of course). Finalement ils ne sont peut être pas si gays…
moi je ne les aime pas… trop c’est trop. Je les sors… mais camouflés sous de la teinture blonde! 🙂
Ah ? Donc c’est possible de colorer les cheveux blancs en blond ? Je me demandais…
oui oui! c’est possible! ça a sauvé ma vie capillaire! 😉
A 14 ans est apparu mon 1er cheveux blanc et après ils furent 3 et maintenant j’en ai tout plein
du coup depuis mes 16 ans je fait des couleurs pour les cacher au max, parce que dès que ça repousse tu voie quasi que ça dans ma chevelure les cheveux blanc.
Moi je ne suis pas leur amie, je veut pas les voirs.
Ben moi on m’avait toujours dit « t’inquiète pas, t’es blonde, ça se verra pas… ». Et Ben tintin !!! D’abord je ne suis pas blonde (châtain clair !) et ensuite ils sont tellement fluo qu’ils se voient carrément mes cheveux blancs… Mais du coup la colo sachant que j’ai les cheveux clairs, je ne suis pas sûre que ce soit une solution pour moi….
d’après les coiffeuses je serai blond foncé… ben j’appelle plutôt ça chatain clair moi…
mais bon dès que les cheveux repoussent tu peut pas les louper mes cheveux blanc, on me le fait remarqué en plus
ahhhh mais ta pleins de cheveux blancs, faut que tu refasse ta couleur…. sympa mes collègues.
du coup j’y passe tt les 1,5 / 2 mois, dès que je me supporte plus.
Là faudrait que j’y passe parce qu’ils ont repoussé et que j’ai pas envie de fêter mon anniversaire avec les cheveux blancs.
35 ans ok je vieillit mais tout de meme.
Haha je suis d’accord tu fêtes tes 35 ans avec qui tu veux d’abord, alors si ton (tes) cheveu blanc n’est pas invité, pas question qu’il se tape l’incruste 😉
Bonjour,
J’essaie de les ignorer mais ils se rappellent à moi souvent lol
J’avais moi aussi écrit un billet http://minhacasablogdotcom.wordpress.com/2013/03/24/ptain-de-cheveux-blancs/
Depuis ça ne s’est pas arrangé, il faut dire que j’ai un peu plus de trente ans !!!
Bonne journée
Cette relation est très conflictuelle pour moi. 23 ans et une mèche importante de cheveux blancs heureusement un peu sous la couche supérieure de mes cheveux. Il ne faut simplement pas que je change de sens pour passer ma main dans ma crinière car là c’est la décrépitude !
D’un naturel brun voire noir foncé comme on les aime, inutile de dire que ça fait tâche. De plus il m’en arrive juste sur le devant et le dessus ce qui fait que même les cheveux tirés en arrière.. « Surprise je suis là aussi! »
Je refuse de me faire une couleur car mon naturel me plait trop de même que les reflets qui s’y invitent mais franchement là ça m’inssuporte tellement que je me demande si je ne vais pas revoir ma copie à la baisse.
J’en enlevé certains et mes cheveux tombent un peu aussi alala quel bonheur quand je vois les blancs que je perds aussi 😀
Le pire dans ce cheveux blanc c’est sa matière. As-tu remarqué quand tu tires dessus telle une paire de ciseaux qui glisserait sur un ruban de papier cadeau pour le faire frisée, le cheveu blanc fait pareil ? Trop fin pour être utilisé en décoration, il s’apparenterait plus à un.. Poil de fesse ! Horreur de cheveux blancs !!!!!!
Effectivement tu n’as pas de bol d’en avoir déjà toute une mèche… Cela soulève une interrogation chez moi. Personnellement, je trouve ça ridicule les vieilles dames qui font des crises de jeunisme et que l’on voit arborer une teinture noir corbeau alors que l’on sait très bien que c’est tout du faux… Et en même temps je me dis que je ne sais pas à partir de quel moment il faut savoir déposer les armes et s’avouer vaincue devant l’armée blanche ennemie ! Mais bon tu n’auras pas forcément à te poser la question avant les autres : si ça se trouve ta mèche blanche va rester solitaire un bon moment avant d’être rejointe par le reste du camp… Qui sait ?
Si ça se trouve… Ce qui serait bien mais ça me semble plutôt mal parti :/ « tiens, si on s’implantait là ? Et puis là ? Oh et puis ici on est pas assez nombreux ! » Grrrr
A 29ans, j’en ai un seul bien dissimulé dans une mèche bien blonde! Bon, il est possible qu’il y en aie d’autres mais ceux là je ne les vois pas! Et si je ne les vois pas c’est qu’ils n’existent pas! 😀
A mon avis, les vieilles dames aux cheveux noir corbeau sont prises dans la spirale infernale des colorations! Impossible de retirer une couleur pareille sans laisser des séquelles capillaire. De plus, on aurait du mal à les reconnaitre, comme si elles changeaient d’identité à passé 70 ans!
Quand l’ennemi blanc sera plus visible et plus nombreux, là, je passerai aux colorations. Je ne veux pas vieillir avec des cheveux blancs qui jaunissent!
En attendant,en petite peste, je vais compter « les blancs » de Chéri dans sa tignasse et sa barbe! 😀
Moi aussi à une époque j’épouillais mon chéri pour le débarrasser de ses cheveux blancs. Et puis un jour où ils étaient particulièrement nombreux (et où j’avais particulièrement la flemme ?) j’ai arrêté de le faire. Je ne regrette pas, ça lui donne un ptit côté George Clooney (tiens ça c’est un truc que tu n’entendras jamais dire sur une femme à propos de ses cheveux blancs…)
mes cheveux et moi , nous avons toujours eu des relations conflictuels.alors quand mon premier cheveu blanc est apparu, c’était la goutte d’eau qui déborde.J’ai eu une crise de panique pas digne ‘une femme de 32 ans.pourquoi Moi oh mon Dieu?n’y a t-il pas de justice dans ce monde?
Je croyais qu’après des années de souffrance dû aux ravages des hormones pubertaires, il y aurait un break avant de passer aux premières signes de vieillesse (comme je suis naïve).Eh ben non, je l’ai pris en plein dans la gueule.
tout cela pour dire que l’on croit toujours avoir le temps.Demain arrive si vite et les cheveux blancs aussi,apparemment. saloperies.
cheveux blancs, tant qu’on a le faciès jeune c’est plutot bien, j’ai eu mon premier à largement plus de 40 ans (je le sais depuis le temps que je les guettais je suis sublime en perruque blanche), mais quand j’ai commencé à voir des trucs chelous m’envahir l’épiderme (rides, teint jaune) j’ai sorti la pince à épiler, et comme depuis j’en ai une dizaine, je les arrache sans pitié et confie le sommet et l’arrière de mon crane à une main secourable 😀
Parlant de blancheur et de vieillissement, je me souviens que je me réjouissais d’avoir une barbe « poivre et sel ». Je m’imaginais déjà si séduisant, avec ma barbe très fournie, et mon regard sombre.
Tu parles !
Je me suis tapé deux mèches d’un pur blanc sur le menton, et le reste ne bouge pas.
Bacémalin!
C’est comme ma calvitie. Non non, je n’ai pas le haut du crâne totalement vierge (De quel romantisme la vie fait démonstration, en rendant leur douce et brillante virginité à certaines parties du corps vieillissant… ) : j’ai quelques cheveux qui s’obstinent à pousser pour me faire une bonne tête de parfait idiot du village (Une de mes compagnes m’a dit un jour que je ressemblais « à un oisillon tombé du nid ». Elle était très aimante… ) !
Je suis scandalisé par ce sabotage. J’entends d’ici la Fatalité ricaner.
Alors j’ai décidé de ne plus être gêné.
Je laisse tout pousser, souvent 2 mois, puis je rase, lorsque ça devient vraiment trop anarchique… et je gagne presque dix ans didonh!
Et au final… c’est peut-être de la résignation, mais jusqu’à présent, du haut de mes 35 ans, je trouve que toute cette (ca)pilosité s’arrange de façon relativement harmonieuse.
Comme si la nature se débrouillait pour rattraper le tableau.
En fin de course.
Peut-être.
Un peu.
Mais comme tu as raison ! Il faut embrasser sa nature profonde !
Bon je te laisse, faut que j’aille inspecter ma tignasse pour déraciner les intrus qui auraient osé s’y aventurer…